Le Nicaragua au fil de l’eau

Le Nicaragua est un pays d’Amérique Centrale, situé entre le Honduras et le Salvador au nord et le Costa Rica au sud.

 

Ce pays a une façade Pacifique à l’ouest et une façade maritime caraïbe à l’Est, avec en son centre le plus grand lac d’Amérique centrale, le lac Nicaragua (ou Cocibolca) et un plus petit, le lac Managua. Le rio San Juan relie le lac Nicaragua à la mer Caraïbe.

Notre voyage, qui s’est déroulé en octobre 2021, a suivi le fil de l’eau, sans le vouloir particulièrement, sans l’avoir prémédité, du rio San Juan à la côte Pacifique, en passant par le grand lac Nicaragua. Nous avons évité la côte Caraïbes, faute de temps et surtout car la saison des pluies était bien présente.

 

Un voyage fascinant, toujours proche de l’eau, à travers les beautés d’un joyau d’Amérique Centrale.


Le rio San Juan

Le rio San Juan relie le grand lac Nicaragua à la mer Caraïbes. Ce fleuve est une importante voie de communication pour desservir des villages comme El Castillo ou pour rejoindre la côte Caraïbes.

Nous avons fait le trajet de San Carlos à El Castillo en 3 heures environ, parmi de magnifiques paysages de forêt.

On en a pris plein les yeux, entre les singes qui batifolent dans les arbres, les quelques fermes et villages, les locaux armés de hachettes et chaussés de bottes en caoutchouc qui empruntent la navette fluviale, nous découvrons la vie locale et nous constatons l’importance de ce fleuve. Fleuve qui a été aussi important dans l’histoire de la région, en effet, très utilisé par les conquistadores, les pirates et autres envahisseurs pour s’enfoncer dans le pays.


Le long du rio San Juan

Dans la lancha vers El Castillo

El Castillo

El Castillo est un grand village au bord du rio San Juan, il doit son nom à une forteresse, un fort qui se dresse sur une colline au cœur du village, il servait à contrer les pirates et autres potentiels envahisseurs. Ici, le moyen de locomotion principal est la lancha plus ou moins grande, à moteur ou non. Pour se rendre ou pour quitter le village vous n’aurez pas beaucoup d’autres solutions.

Autour du village, la forêt et les fermes sont omniprésentes, on voit de nombreux « cowboys » sur leurs chevaux, avec leurs chapeaux, leur sabre, les santiags aux pieds.

 

El Castillo est un bon point de départ pour la réserve biologique Indio Maiz, vous y trouverez facilement un guide. 

Le village d’El Castillo depuis les rapides

Le rio San Juan en allant vers la Réserve Indio Maiz


El castillo depuis le fort

Le parc Indio Maiz

Appelé aussi réserve biologique Indio Maiz, le plus grand parc naturel d’Amérique Centrale, facilement accessible depuis El Castillo, c’est la partie « visitable » du parc par les touristes, le reste n’est accessible qu’aux scientifiques.

 

Nous avons facilement trouvé un guide à El Castillo, Orlando, avec une lancha avec chauffeur pour nous emmener à la réserve. En chemin, nous avons observé les rives à la recherche d’iguanes, oiseaux et autres animaux. Nous avons vu une bande de singes araignée dans un grand arbre et quelques iguanes paressant sur des branches. Peu de temps après El Castillo, le rio San Juan forme la frontière entre le Nicaragua et le Costa Rica.

C’est pour cela qu’à l’arrivée au point d’entrée de la réserve, il faut montrer "patte blanche" au poste frontière juste à côté.

Après notre rando dans la forêt primaire de la réserve, où nous avons vu des grenouilles colorées, des oiseaux et surtout des traces fraiches de jaguar, nous reprenons la lancha pour naviguer sur le rio Bartola, un bras du rio San Juan, toujours à la recherche d’animaux tapis dans les arbres.

Une belle balade dans une nature préservée. 

Une belle grenouille  

et des traces fraiches de jaguar



A l'affut, le long du rio Bartola

Le lac Nicaragua (Cocibolca)

San Carlos

Une petite ville « carrefour », loin de tout, sur les rives du lac Nicaragua, nous y sommes passés plusieurs fois, d’abord en arrivant du Costa Rica (qui est à une trentaine de minutes en taxi collectif), pour s’enfoncer dans le rio San Juan, pour aller vers les iles Solentiname, mais aussi pour prendre le ferry pour Granada. En effet, d’ici, des lanchas et ferrys partent un peu partout aux alentours.

 

La ville en elle-même n’est pas désagréable mais pas non plus extraordinaire, c’est surtout une ville de passage. Nous avons aimé le petit marché, l’ambiance et l’agitation autour des jetées, les rues montant vers le fort et la vue depuis celui-ci. 


Depuis le « malecon » de San Carlos

Les iles Solentiname

Un archipel d’iles couvertes de forêt, avec quelques hameaux et fermes où la vie s’écoule paisiblement. Ici on se sent loin de l’agitation, loin de tout, hors du temps, en connexion avec la nature omniprésente. Les locaux sont relax et sont des artistes renommés, inspirés par la nature qui les entoure.

 

Nous nous y sommes baignés, nous y avons fait une belle rando, nous y avons vu de beaux couchers de soleil, au son des singes hurleurs. Notre logeur Reynaldo nous a proposé un tour « culturel », à la rencontre des artistes de l’archipel, en passant par l’ile des singes hurleurs, une belle matinée de balade à travers plusieurs iles. 

Un singe hurleur de la isla de los Monos


Quelques iles de l’archipel des Solentiname

L’ile d’Ometepe

Cette ile aux deux volcans, Maderas et Concepcion, est quasi un passage obligé pour tout voyageur au Nicaragua, presque tout le monde y passe et pour de bonnes raisons, hormis le fait d’être belle, il s’y dégage une atmosphère très relax, un peu « babacool ». Notre hébergement se trouvait au bord du lac, du côté du volcan Maderas, sur la côte ouest, ce qui nous a donné de magnifiques couchers de soleil et de bonnes baignades avec vue sur le magnifique et emblématique volcan Concepcion.

 

Nous avons loué un kayak pour une balade sympa en longeant la côte, pour nous rendre du côté de la rivière Istian. Cette rivière est réputée pour ses singes, ses caïmans, ses oiseaux. La balade fut sympa, avec de belles vues sur le Concepcion pour nous rendre jusqu’à l’embouchure, et sur le rio, nous avons navigué à travers les jacinthes d’eau dans un décor de bayou du sud des Etats Unis, en observant les oiseaux et en entendant les singes hurleurs. Malheureusement nous n’avons pas vu de caïmans …


Balade en kayak vers le rio Istian

Coucher de soleil depuis l’ile d’Ometepe 

Le volcan Concepcion au coucher du soleil

Le trajet entre San Carlos et Granada

San Carlos est une ville assez éloignée de tout, les transports terrestres sont longs vers le reste du pays.

Avant d’aller au Nicaragua, j’avais vu qu’il y avait, quelques années auparavant, un service de ferry entre San Carlos et Granada, avec une escale à mi-chemin à Altagracia sur l’ile d’Ometepe.

Ce service s’était arrêté à cause du bas niveau du lac (raison « officielle »). Or le premier soir de notre arrivée à San Carlos, alors que nous dégustions une bière locale, en terrasse, au bord du lac, au coucher du soleil, nous avons eu la surprise de voir passer le ferry, quelle bonne surprise ! En nous renseignant un peu, nous avons appris qu’il était de nouveau en service depuis quelques jours, une bonne nouvelle qui nous a permis d’éviter un long trajet en bus pour rejoindre Managua, ville que nous voulions éviter.

 

Ce trajet a été cocasse, nous étions les seuls étrangers, l’ambiance était locale et festive avec de gros hauts parleurs déversant des décibels de cumbia et autres tubes locaux. Nous sommes partis vers 17h, juste avant le coucher de soleil. En passant devant le « malecon » de San Carlos, les gens à terre prenaient en photo ou filmaient le ferry, cette remise en route de la liaison est un petit évènement. Nous avons pris la direction des iles Solentiname au coucher du soleil, sous un ciel orageux, avant de bifurquer vers l’ile Ometepe. A bord, il y a de quoi se restaurer de snacks, hamburgers et boire des boissons sans alcool, pas de bière ce soir…

Le ferry n’est pas plein, nous avons une banquette chacun pour nous allonger dans la salle climatisée, d’autres dorment à même le sol, dans des chaises longues ou dans des hamacs sur le pont.

 

L’arrêt à Altagracia nous réveille en pleine nuit, le ferry se vide de la moitié de ses occupants. Nous arrivons à Granada au lever du soleil, vers 5h, depuis le port, nous marchons vers la belle ville endormie. Je ne regrette pas ce trajet typique qui nous a épargné une nuit en bus. 

Le ferry San Carlos Granada

les iles Solentiname 


Les jetées de San Carlos au coucher du soleil

La côte Pacifique

El Ostional

Ce village de pêcheurs est situé au sud de la côte Pacifique, à une dizaine de kilomètres du Costa Rica. Nous avons choisi ce village pour son hébergement : le Manta Raya Hospedaje, bien placé, moins cher que les innombrables « surf camps » qui pullulent le long de la côte. Le village en lui-même est à 600 mètres de la plage, dans les terres. La plage est longue, bordée de promontoires rocheux, on y trouve les lanchas des pêcheurs qui vont et viennent toute la journée et des gargotes dans sa partie nord qui est desservie par la route, au sud, c’est désert !

 

Salvador, le propriétaire de Manta Raya hospedaje, où nous logeons, travaille sur un projet que je voulais faire connaitre, la mise en place de récifs artificiels : le projet « arrecife artificial », avec l’aide de Fernando, d’El Capitan, et de Kevin. Ce projet est né de l’invention géniale d’un belge habitant El Ostional, Christian, qui supervise et cherche les financements.

Nous avons eu la chance de suivre la mise en place de récifs toute une matinée en faisant 2 allers retours entre la plage d’El Ostional et le lieu du largage des récifs, au large d’une belle plage déserte.

 

Je plonge avec masque et tuba pour voir le travail du largage et de la mise en place. Une constatation, les récifs déjà installés font leur office, les poissons sont nombreux à s’y abriter, à y avoir élu domicile.

Une belle initiative à mettre en avant et à encourager.


Les lanchas des pêcheurs


Le récif artificiel avant d’être « convoyé » et prêt à être convoyé en mer

Le transport en lancha jusqu'au lieu du largage du récif     

Plage autour d’El Ostional

Voici donc notre voyage au Nicaragua au fil de l’eau, le long du rio San Juan, sur le lac Nicaragua et sur la côte Pacifique.

Pour des infos plus précises sur l’hébergement, les transports, le budget, nos coups de cœur,  de bonnes adresses, voici ici un compte rendu complet sur notre voyage au Nicaragua.

 

 

 

Écrire commentaire

Commentaires: 0