Une journée à Mandalay

En automne 2018, nous avons passé quelques semaines en Asie du sud-est, en Birmanie (Myanmar), au Cambodge et en Thaïlande.

 

Un de nos coups de cœur est notre passage à Mandalay, la deuxième plus grande ville de Birmanie, au nord du pays.

 

J’y étais déjà allé en 1999, lors de mon périple entre Bangkok et Le Caire, j’en avais gardé un excellent souvenir.

 

Donc ce n’est pas sans une certaine excitation et émotion que j’y retournais, presque 20 ans après.

 

 

Mon retour dans cette ville a été un grand moment, en voici le récit d’une journée riche et bien remplie, bienvenue à Mandalay !


Rencontre avec Zaw Zaw

La veille nous avions réservé un chauffeur guide auprès de notre hôtel (le « New Nylon hotel »), pour faire un tour en tuk tuk (ou rickshaw) toute une journée pour faire le tour des attractions de la ville et des alentours (il y en a beaucoup !).

Dans ces cas-là c’est un peu la roulette russe : soit on tombe sur une perle, soit sur un incapable, c’est le jeu. Rendez-vous est pris pour le lendemain 8h devant l’hôtel.

 

A 8h pétante, nous faisons connaissance avec Zaw Zaw, qui chique du bétel et parle assez bien anglais. D’entrée il est souriant et agréable, c’est bon signe. Avant de commencer notre tour, nous passons vite fait chez lui pour récupérer son repas du midi, préparé par sa femme, dont on fait connaissance avec son fils. Il s’arrête faire le plein de bétel et c’est parti pour le premier stop de la journée, la pagode en teck de Shwe In Bin.

Zaw Zaw et son tuk tuk

Un monastère en teck et un Bouddha « boursouflé »

Nous avions visité un temple en teck  à Bagan quelques jours avant, celui-ci est plus grand. Il est  bien beau ce monastère sur pilotis de Shwe In Bin  avec ses fines sculptures, ses frises dentelées, ses gravures ciselées, ses magnifiques ornementations dont nous sommes les seuls à profiter. Avec tous les voyages que j’ai fait en terre bouddhiste, c’est lors de ce voyage que je visite pour la première fois des monastères en teck, quelle belle découverte.

Nous repartons et dans la rue c’est un spectacle perpétuel, entre les ateliers de bouddhas en marbre, les processions de moines faisant l’aumône, les marchés en plein air, on en prend plein les yeux, confortablement installés dans le tuk tuk.

 

Le temple de Mahamuni se distingue par son grand Bouddha vénéré couvert d’or, en fait son corps est boursouflé par l’apposition ininterrompue de feuilles d’or, alors que son visage est fin et bien lisse. Seuls les hommes ont le droit de s’approcher assez prêt pour pouvoir apposer les feuilles d’or. Fanny est un peu agacée de voir cette discrimination et je la comprends, elle est cantonnée au second plan avec les autres femmes.


Le monastère de Shwe In Bin


Le Bouddha de Mahamuni

Un village d’artisans au bord de l’Irrawaddy

Comme nous sommes en avance sur le timing, Zaw Zaw nous conduit dans un village au bord de l’Irrawady. Les maisons sont sur pilotis, le village est inondé à la saison des pluies. Nous marchons dans les ruelles calmes, nous découvrons des ateliers d’artisans travaillant le bois, le bronze, fabriquant des bouddhas ou des décorations en bois, quelle belle surprise que ce village d’artisans où nous sommes les seuls touristes. Ces artisans travaillent sur demande pour des temples ou pour des magasins de souvenirs.

 

Le clou de la visite est cette rencontre avec deux dames qui travaillent dans un champ, au bord du fleuve, elles nous font signe de loin pour que l’on vienne les voir. Elles enlèvent les cailloux et les mauvaises herbes du champ, en plein soleil, quel travail harassant et inintéressant mais elles ont un sourire éclatant, quelle belle leçon. Et merci Zaw Zaw pour cette belle découverte de ce village d’artisans hors du temps.



Sagaing

Ensuite direction Sagaing, en passant un grand pont qui enjambe l’Irrawaddy, on distingue la multitude de temples, pagodes et monastères disséminés sur les collines de Sagaing. Zaw Zaw semble préssé, il nous demande l’heure, comme si il ne voulait pas rater un rendez-vous. Nous arrivons à un monastère, il nous indique un bâtiment où aller rapidement. A l’entrée, des tongues sont bien alignées sur le sol, dans une grande pièce, une centaine de nonnes récitent une prière en chœur, à la suite d’une « speakeuse » au micro, c’est beau et émouvant (même si la religion ne m’intéresse pas). A la fin de la prière c’est le début du repas, en silence, il n’y a que le bruit des cuillères.

Merci encore Zaw Zaw pour ce moment, dont nous étions les seuls spectateurs.

 

C’est ensuite une belle grimpette pour atteindre le haut d’une colline où il y a un temple. Nous sommes dégoulinant, il fait chaud, la vue est belle, malgré la brume et le soleil voilé (pas bon pour faire des photos). La vue qui s’offre à nous nous montre l’Irrawaddy, le grand pont qui le traverse, des bateaux plus ou moins grands,  les collines alentours d’où pointent des pagodes et des temples blancs et dorés, nous devinons juste la banlieue de Mandalay dans la brume.


Le repas des nonnes

Sagaing et l’Irrawaddy

Dans la campagne d’Ava

Direction maintenant un embarcadère pour Ava ( ou Inwa), une autre ancienne capitale royale, mais avant c’est resto, dans un des restos (cantines) à touristes implanté juste devant l’embarcadère. Nous retrouvons ici les touristes et un repas plus cher qu’ailleurs, pour un plat quelconque, tous les guides emmènent leurs clients ici. Ensuite nous traversons le cours d’eau pour nous rendre au village, de l’autre côté c’est la cohue entre les vendeuses et les chauffeurs de « horse cart » (char à cheval) qui nous hèlent. Nous, nous voulons juste marcher dans la campagne, nous passons pour des extra-terrestres car tout le monde se fait balader en « horse cart » pour visiter les pagodes, monastères et autres attractions d’Ava. Nous ne voulons pas aller jusqu’aux différents sites d’Ava, après 3 semaines dans le pays, nous avons notre dose de pagodes, temples et monastères, surtout après Bagan (que nous avons adoré !). Nous marchons donc dans la campagne et nous arrêtons boire un thé dans une gargote tenue par une charmante famille, en bord de rivière, un agréable moment, au calme.

A notre retour de notre balade, il semble que Zaw Zaw ait un peu picolé en nous attendant avec ses potes guides. Il bafouille un peu et le trajet jusqu’à Amarapura est un peu plus sportif !

 

Zaw Zaw nous arrête dans une fabrique de robes et longyi (sarong noué autour de la taille), la visite est très intéressante, c’est un travail d’orfèvre, comment font-elles  pour s’y retrouver dans toutes ces bobines ?

Dans la campagne à Ava


L’atelier de fabrication de longyi à Amarapura

U bein bridge

Dernière visite de la journée, le célèbre pont en teck de U bein. J’y étais passé en 1999, j’en avais gardé un souvenir mémorable et ému et là j’avoue être un peu déçu, que les lieux ont changé ! D’abord c’est devenu très touristique, avec les étrangers mais aussi avec les birmans. Cet attrait a fait pousser une multitude de boutiques, des bars sur les bancs de sable autour du pont, des bateaux qui attendent d’être remplis pour le coucher du soleil.

Il est bien loin le temps où j’étais pratiquement seul sur ce pont au coucher du soleil il y a 20 ans… Je suis nostalgique. Ce qui rajoute à cette déception ce sont les innombrables déchets (nous verrons un groupe de collégiens en ramasser), le pont en lui-même a été « rafistolé », sécurisé, il n’est plus dans son jus comme lors de ma première visite. Ils ont mis quelques piliers en bétons, des abris à certains endroits, des escaliers pour descendre sur les bancs de sable. Mais il reste des portions où les planches sont inégales, le jour est important entre certaines d’entre elles, le pont est parfois même branlant.

 

Le fait que l’on soit en saison sèche en rajoute une couche, que c’est plus beau quand il y a plus d’eau ! En effet, seule une petite partie du pont a les pieds dans l’eau, le reste n’est que bancs de sable, cultures, gargotes improvisées et troupeaux de buffles qui déambulent.

 

Mais malgré cette déception le plaisir est quand même là, nous savourons le lieu, nous traversons, nous descendons sur les bancs de sables, nous observons les pêcheurs à la ligne ou à l’épervier (au filet)  dans l’eau et les jacinthes d’eau ou depuis des barques, et même un serpent…

 

Ce pont est resté impressionnant, la vie locale autour est intense, nous restons jusqu’au beau coucher du soleil qui embrase tout autour de nous. 


U bein bridge


Les pêcheurs autour du pont

Retour à Mandalay

Nous retrouvons Zaw Zaw qui semble avoir dessoulé. Nous rentrons dans la circulation dense de la ville en ce début de soirée. Comme nous sommes content de Zaw Zaw, nous lui donnons rendez-vous pour demain, pour qu’il nous conduise à l’aéroport. Séance photo avec lui devant son tuk tuk. Nous avons passé une excellente journée, comme on les aime en voyage.

Depuis la colline de Mandalay

Voici donc une de nos journées à Mandalay, une journée bien remplie qui vous donnera une idée de ce qu’il y a à voir dans cette ville.

A Mandalay, vous ne vous ennuierez pas tellement il y a de sites et attractions car il y a aussi la colline de Mandalay (d’où la vue est superbe), le palais royal, des musées, des marchés, et d’autres temples et monastères. Notre seul regret : ne pas avoir visité une petite fabrique de feuilles d'or où nous aurions voulu aller.

 

Merci à Zaw Zaw, notre super chauffeur guide,  d’une grande gentillesse, d’une grande compétence, il nous aura fait rire, fait découvrir de belles choses, il aura été à notre écoute et de bonne humeur.

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